LETTRE du CAUE du LOIRET
          |     Octobre 2021     |
Une rentrée sous le signe de la nouveauté
Le mot du président
Chers ami(e)s, partenaires et sympathisants du CAUE,

Le 14 septembre dernier, lors de l’assemblée générale, le nouveau conseil d’administration du CAUE du Loiret m’a confié sa présidence. Fort de ce nouvel engagement, je remercie, au nom de tous, Frédéric Néraud, pour son investissement durant ses mandats de président du CAUE. Membre du CA depuis plusieurs années, maire de Seichebrières, conseiller départemental et président du PETR Forêt d'Orléans-Loire-Sologne, je connais bien le CAUE pour avoir souvent fait appel à ses conseils et assisté aux formations conduites par cet organisme, créé dans le Loiret en 1980.

L’année 2021 est, également, celle du renouvellement dans l’équipe du CAUE, puisque Isabelle Thauvel, qui en assurait la direction depuis 1998, a fait valoir ses droits à la retraite après vingt-trois années au service de notre territoire. Qu’il me soit permis, au nom du conseil d’administration de lui souhaiter une retraite paisible dans sa chère Bretagne. C’est Hervé Cividino, jusqu’ici directeur adjoint, qui assure la direction par intérim.
En cette période toujours marquée par les conditions particulières liées à la crise sanitaire, je souhaite, avec le nouveau conseil d'administration, que le CAUE, fort de son équipe pluridisciplinaire, puisse encore affirmer sa présence sur notre territoire, en poursuivant ses multiples actions tant dans les domaines du conseil aux collectivités que de celui du conseil aux particuliers, en proposant des formations aux élus, aux techniciens des collectivités et aux professionnels de notre département mais, encore, en favorisant la sensibilisation du plus grand nombre à l’architecture, l’urbanisme et à la diversité de nos paysages, à travers des projets pédagogiques et des actions culturelles.
L’équipe du CAUE se tient à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions et projets pour la qualité et la durabilité de notre cadre de vie.

Philippe Vacher
, président du CAUE
Conseiller départemental du Loiret,
Maire de Seichebrières,
Président du PETR Forêt d’Orléans - Loire - Sologne
Depuis le 16 septembre dernier, le CAUE a un nouveau conseil d’administration,
découvrez sa composition
ICI.
Aménager et imaginer avec la biodiversité
L’affaire de tous.
Déjà présente dans la loi Alur (2014), qui consacrait la prise en compte de la biodiversité dans les documents d’urbanisme, la biodiversité a fait une entrée remarquée dans le corpus législatif avec la « Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » de 2016, qui fixe plusieurs objectifs aux décideurs publics et privés, dont la réparation pour préjudice écologique et l’ambition de « répondre concrètement aux enjeux de la biodiversité » et affirme que : « la biodiversité est l’affaire de tous » (source : ministère de la Transition écologique).

Pourquoi s’en préoccuper ?
L’érosion de la biodiversité est intimement liée à nos modes de vie dans toutes leurs composantes : urbanisation, démographie, équipements. Cette prise de conscience impose, tout comme celle du dérèglement climatique, de revenir sur un certain nombre d’habitudes et de pratiques d’aménagement, de mobilité, de construction, en considérant que nous faisons partie d’un tout, qui inclut la faune et la flore sauvages, même « minuscules », et que, si leur survie immédiate dépend de nos actions, sur le long, voire moyen terme, l’inverse est vrai ! Moins d’insectes pollinisateurs, moins de production fruitière, moins de prédateurs « naturels », plus d’espèces invasives, destructrices etc. Certes, le constat est quelque peu pessimiste, cependant des solutions existent qui permettront de faire face aux bouleversements, à défaut de les empêcher. L’envie de faire est là. Dès lors, comment relever le défi ? En quoi le CAUE peut-il y contribuer en accompagnant tous les publics ?

Penser global pour agir plus efficacement.
Depuis leur création, les CAUE travaillent avec les collectivités à l’élaboration de démarches plus sobres – en énergie, en consommation d’espace, en moyens mis en œuvre – mais aussi, sur du plus long terme, en prenant le temps de la réflexion, de la concertation, de la comparaison.
À l’heure où les financements sont plus rares et les exigences règlementaires plus nombreuses, les collectivités qui consultent le CAUE se voient souvent incitées à élargir le périmètre du projet initial pour éviter les successions d’opérations qui, juxtaposées sur le territoire communal, ne font pas lien entre elles. Ce qui était vrai pour des aménagements « classiques » l’est encore plus pour prendre en compte la biodiversité. Pour commencer, les trames (verte, bleue, brune, noire) et les continuités écologiques, permettent, par exemple, de dessiner un maillage qui donne de la cohérence à l’avenir des projets durables de retour de la nature dans l’espace public, comme privé.
Faire place à la nature permet aussi de co construire, avec les habitants, des lieux où il fait bon se déplacer, où se reposer en cas de fortes chaleurs, où des pluies abondantes peuvent s’infiltrer, contribuant à la protection des biens et des personnes. Concrètement, le passage au zéro pesticide a fourni l’occasion de revenir sur les choix et les techniques de plantation, avec des végétaux plus résistants et permanents, mais aussi des fleurissements de voirie et de pieds de murs partagés avec les habitants. La multiplication de ces îlots de verdure permet l’installation de zones d’habitats et de refuges pour la faune (oiseaux, hérissons, insectes), mais elle donne aussi une idée assez précise de ce qui fait continuité en matière de biodiversité.
De même, lorsqu’on réfléchit à la place de l’eau dans les aménagements, c’est à ce qu’elle permet en amont et en aval, en termes de qualité de l’air, de perméabilisation, de filtration qu’il faut penser, mais aussi de qualité urbaine. Les mares sont, à ce sujet, de bons exemples : viviers de biodiversité animale et végétale, elles constituent, bien placées, autant des réservoirs d’eau que des lieux de convivialité.
Plus généralement, il ne s’agit plus de tourner le dos aux rivières, ruisseaux, fleuves comme cela a pu être le cas dans la deuxième moitié du 20e siècle, mais de reconquérir les berges, de laisser la place aux flux en permettant leur écoulement.
L’élément aquatique vivant devient un espace public, partagé, beaucoup plus apprécié pendant les chaleurs estivales que la place minérale, si belle soit-elle.
Enfin, il est des lieux où la nature ne semblait jamais devoir revenir, ou de façon très contrôlée, comme les cimetières, les parkings ou les cours d’écoles. Ils se révèlent pourtant être de potentiels réservoirs de biodiversité, et de fraîcheur. Ils ont d’autres points communs, comme celui de devoir travailler sur les à priori et de communiquer auprès des usagers, pour faire accepter leur métamorphose. Dans le Loiret, plusieurs écoles, accompagnées par le CAUE, ont commencé ce travail de sensibilisation et de résilience de leurs cours. Voir Regard sur…
Agir sur le temps long.
Pour certains éléments, le temps long est nécessaire à leur développement, dès lors, intégrer, en priorité, ce qui existe aux projets représente une solution responsable, économe et prudente pour l’avenir. L’obligation de compensation en plantations d’arbres, par exemple, n’interdit pas pour autant de réfléchir avant tout à la préservation de ceux qui existent, qui offrent protection et habitat aux riverains, aux promeneurs et à la faune. Les équipements sont aussi dans la boucle de cette réflexion ; le choix des matériaux de construction, autant que des techniques, la gestion des chantiers, la question de leur évolution, voire de leur déconstruction, tous ces critères ont pour objectif de préserver les ressources, et d’intégrer les projets dans une construction de la ville et du village vraiment durable.

Afin de vous accompagner dans vos démarches de projets, le CAUE du Loiret vous propose un premier dossier thématique : Architecture et biodiversité

Au fil des mois, d’autres thématiques en lien avec la biodiversité seront abordées dans les dossiers que nous mettrons à disposition sur notre site.
Les chiffres de la biodiversité en Région Centre Val de Loire
En région Centre Val de Loire (7 % du territoire métropolitain, 2,5 millions d’habitants), l’activité humaine occupe 70 % de l’espace (dans les zones agricoles et urbanisées) contre 30 % occupés par les forêts et milieux naturels.
Les espaces préservés représentent seulement 1% du territoire régional.
1 habitat naturel sur 3 est menacé, majoritairement des milieux humides. L’équivalent de 18 terrains de foot sont artificialisés chaque jour à l’échelle régionale.
1 espèce sur 5 est menacée. Parmi les groupes les plus menacés, les oiseaux et les amphibiens (40 % des oiseaux nicheurs étudiés).
17 % des espèces végétales sauvages et 60 % des variétés potagères locales sont menacées.
Source : Agence régionale de la biodiversité (ARB) Centre Val de Loire.
Zoom sur…
La biodiversité positive, kesako ? Qu’il s’agisse de construire un équipement ou d’aménager un espace, le concept de biodiversité positive désigne la démarche qui permettra non seulement le maintien de la biodiversité existante, mais surtout, son développement. Une démarche qui sert à évaluer la valeur d’un environnement bâti au-delà de la simple présence d’éléments accueillant la faune et la flore, mais qui souligne également l’impossibilité, de fait, d’urbaniser des zones à haute valeur écologique.
Ambassadeur de la biodiversité
dans son territoire
Le CAUE du Loiret, avec le PETR (pôle d’équilibre territorial et rural) Forêt d’Orléans Loire Sologne, propose aux habitants du territoire du PETR (56 communes), des ateliers pour devenir ambassadeurs de la biodiversité.
Cette action se situe dans le cadre d’un projet A vos ID (A vos ID : dispositif porté par la Région Centre Val de Loire et l’Europe), porté conjointement par le PETR Forêt d’Orléans Loire Sologne et la communauté de communes des Portes de Sologne. Il s’agit d’apprendre, de comprendre et de faire connaître la biodiversité, près de chez soi afin de se créer une culture commune, grâce à des séances en salle et sur sites. Le CAUE mettra également à la disposition des participants des supports consultables en ligne. Les ateliers se dérouleront sur deux ans, à raison d’un atelier par trimestre, à partir de cet automne.
Pour s'iscrire, voir ici.
Pour aller plus loin...
- L’Agence régionale de la biodiversité, Centre Val de Loire, a réalisé deux courtes vidéos pour connaître et comprendre la biodiversité, en général et dans la région.
Cliquer ici pour lancer la vidéo
Cliquer ici pour lancer la vidéo
- Université populaire de la biodiversité.
L’OFB organise, du 22 au 28 novembre 2021, à l’attention du grand public, une Université populaire de la biodiversité qui s’adresse à tous les citoyens. Toute la semaine, différents contenus seront disponibles sur la plateforme, pour découvrir le sujet, comprendre les enjeux liés à la biodiversité autour de la Loire, savoir comment agir, tester ses connaissances, dans la vie quotidienne. Un temps fort est prévu le week-end des 27 et 28 novembre, avec une émission TV diffusée en direct sur la chaîne Youtube de l’OFB qui proposera "des conférences inspirantes, des débats, des temps pédagogiques, des décryptages scientifiques, des regards croisés, des témoignages et une interaction avec le public." Voir le programme.
Regard sur... Les cours d'écoles
Les cours d'écoles Oasis initiées par la Ville et le CAUE de Paris ont suscité de nouvelles dynamiques dans les territoires. Le CAUE du Loiret a été sollicité dès 2020 par des collectivités pour les accompagner dans leur réflexion d'aménagement de cours d'écoles maternelles et élémentaires. Un séminaire sur les cours d'écoles résilientes a été organisé en collaboration avec la Métropole et la ville d'Orléans en mai dernier, afin de proposer une méthode de travail pour impliquer tous les usagers des cours d'écoles (adultes et enfants) dans l'élaboration du projet. Le CAUE accompagne depuis la rentrée trois écoles en proposant des ateliers de sensibilisation aux élèves sur diverses thématiques liées aux enjeux d'aménagement des cours d'écoles (îlot de chaleur/îlot de fraicheur, biodiversité, cycle de l'eau...) puis des séances pour apprendre à établir un diagnostic partagé et analyser les besoins et attentes de tous les usagers.
Les cours des écoles et, plus largement, de tous les établissements d’enseignement, représentent des enjeux d’aménagement cruciaux pour l’avenir durable et soutenable des villes et des villages. Réaménagés, ces espaces contribueront à la lutte contre les îlots de chaleur, à la préservation de la qualité de l’eau et à la préservation et l’introduction de la biodiversité. Enjeux de société également, ils peuvent devenir les marqueurs de l’évolution des lieux d’apprentissage, contribuant à changer le regard sur le bien-être des enfants et sur la conception des espaces extérieurs.
Observatoire
Cimetière boisé. Orléans La Source
Ce cimetière boisé est composé de différents espaces s’adaptant à la diversité des pratiques (sépultures traditionnelles, sépultures paysagères, espace cinéraire…).
Il s’inscrit dans un site boisé. À dominante végétale, il a été créé à partir des boisements existants, à l’instar d’un parc avec des allées, des sous-bois, des bancs (…) Concepteur : Olivier Striblen, paysagiste.
Maîtrise d’ouvrage : commune.
Année de réalisation : 2019.
Écoquartier les Rives du Solin. Châlette-sur-Loing.
Cet ensemble de logements sociaux est implanté dans le lotissement « Les Rives du Solin » à Châlette-sur-Loing. Le plan général a permis une intégration réussie de l’ensemble dans le tissu existant. L’ensemble prend une posture active dans sa relation avec la rue : dans un contexte urbain où se juxtaposent bâtiments commerciaux, pavillonnaire et voies de communications, l’opération constitue un repère visuel. Concepteur : Vincent Bourgoin, architecte.
Maîtrise d’ouvrage : Vallogis Habitat.
Année de réalisation : 2015.
Lettre du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement du Loiret
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